- 'La 5e Vague' de Rick Yancey.
- Lu en français.
- Sorti le 16 mai 2013.
- 608 pages.
- 10/10
1re VAGUE : EXTINCTION DES FEUX
2e VAGUE : DÉFERLANTE
3e VAGUE : PANDÉMIE
4e VAGUE : SILENCE
À l'aube de la 5e vague, sur une autoroute désertée, Cassie tente de Leur échapper... Eux, ces êtres qui ressemblent trait pour trait aux humains et qui écument la campagne, exécutant quiconque a le malheur de croiser Leur chemin. Eux, qui ont balayé les dernières poches de résistance et dispersé les quelques rescapés.
Pour Cassie, rester en vie signifie rester seule. Elle se raccroche à cette règle jusqu'à ce qu'elle rencontre Evan Walker. Mystérieux et envoûtant, ce garçon pourrait bien être son ultime espoir de sauver son petit frère. Du moins si Evan est bien celui qu'il prétend...
ILS CONNAISSENT NOTRE MANIÈRE DE PENSER.
ILS SAVENT COMMENT NOUS EXTERMINER.
ILS NOUS ONT ENLEVÉ TOUTE RAISON DE VIVRE.
ILS VIENNENT NOUS ARRACHER
CE POUR QUOI NOUS SOMMES PRÊTS À MOURIR.
'La 5e Vague' est un livre qui ne laisse pas son lecteur s'en sortir indemne. Croyez-moi. Attendez-vous à être psychologiquement mort et même à vous re-découvrir vous-même. Absolument TOUT dans ce livre a été mis en place pour nous déstabiliser, nous détruire.
Chaque paragraphe, chaque phrase, chaque mot m'a fusillé, détruit, explosé le cerveau, m'a donné cette "claque mortelle" qui finit toujours par t'achever et te transformer en "légume humain", être n'arrivant pas à se remettre d'un incident psychologique majeur. Cependant, la particularité de cette "claque mortelle" est que tu arrives tout de même à ressusciter, à renaître, lentement mais sûrement, de tes cendres. Tu as toujours la même apparence physique mais psychologiquement, tu n'es définitivement plus la même personne. Tu es toi, sans être toi. Ta vision des choses, ta vision du monde, ta vision de la vie, ta vision de l'Humanité, tes convictions les plus profondes sont CHAM-BOU-LÉES.
Après avoir passé l'étape Renaissance, je ne savais strictement plus où j'étais, ni qui j'étais, ni même pourquoi j'étais dans un tel état. Finalement, ma voix intérieure a prit le dessus sur ce nouveau moi, sur cette incompréhension, sur ce flou intérieur qui ne sont que les conséquences de cette violente "claque mortelle". J'ai entendu cette voix me susurrer: "Respire, Catherine. Respire, respire, respire, ne meurs pas, ce n'est pas ton heure. Tu as le devoir de VIVRE."
Points notables concernant le style d'écriture de l'auteur:
- Rick Yancey est arrivé à me faire sourire et rire (et parfois même à provoquer des fous rires, notamment à la page 455: moment à la fois critique et à en crever de rire) alors que la situation est un bordel sans nom. Incroyable. Il a donné à ses personnages le moyen d'amortir, en quelque sorte, le choc. De "détendre" la très lourde atmosphère de l'histoire. Je pense que sans ça, sans cette touche de sarcasme, de spontanéité, d'humour j'aurais fais une dépression et je n'aurais pas été en état d'écrire cette chronique actuellement, voyez-vous.
- Cassie est définitivement une des héroïnes "hyper bad-ass" que je vénère le plus dans le monde de la littérature Young Adult. Jamais encore, depuis Katniss de 'Hunger Games', je n'ai aimé la force de caractère d'une héroïne à ce point. Elle m'a fait frissonner, sourire, rire. Je l'ai comprise, je l'ai admiré, je l'ai aimé. Evan est le personnage envers lequel j'ai ressenti de la méfiance comme de la confiance, du dégoût comme de l'attirance, de l'amour comme de la haine. Un peu comme avec le personnage de Gaby dans 'Les Âmes Vagabondes'. Mais au final, il ne me restait plus que de l'amour, un profond attachement, de la compréhension, de la tendresse. Ben est l'exemple parfait de ce qu'on pourrait être face à une telle situation. Fuir ou affronter ? Affronter ou fuir ? Ce sont nos actes qui définissent ce que nous sommes. Alors qui sommes-nous ? Sammy... Comment ne pas fondre devant ce petit bout d'homme ? Il est, et représente le pilier de cette histoire. Le pilier de tous les personnages. Le pilier qui va les poussés, non pas à fuir, à courir, à se lamenter et à attendre la fin, mais à AFFRONTER.
- Yancey a une maîtrise incroyable de l'Art du suspense et sait parfaitement comment vous touchez en plein cœur. Je n'avais pas ressenti autant de pression sur mes épaules depuis 'Hunger Games'.
- L'auteur met en avant, dénonce la stupidité, l'ignorance de l'être humain. Son incapacité à distinguer ce qui est réellement important et ce qui ne l'est pas. Il met en valeur l'instinct de survie de l'être humain et surtout le fait que TOUT est éphémère dans cet univers. Que jamais rien n'est éternel.
"La question n'est pas de savoir combien de temps nous serons là, mais ce que nous ferons de ce temps."
Si je devais identifier ce livre avec ce que j'ai pu ressentir durant mes précédentes lectures, je dirai que c'est un mélange des "Âmes Vagabondes" et de "Hunger Games". Oui, ce serait ça. Frisson, tension, peur, dégoût, choc, survie, mort, espoir, désespoir, tristesse, pleurs, attachement, amour.
Pour être honnête, ce livre n'était pas une de mes lectures prioritaires, il ne me tentait pas plus que ça. C'est uniquement grâce à Glenn Tavennec, merveilleux directeur de la Collection R que je me suis lancée dans cette incroyable aventure qu'est 'La 5e Vague'. Grâce aux magnifiques citations tirées du livre qu'il publiait sur sa page Facebook. Après l'avoir terminé, je me suis maudite d'avoir eu de telles pensées et d'avoir eu si peu de motivation concernant ce livre. Glenn, je comprends maintenant où tu voulais en venir avec cette fameuse phrase. Oui, tu avais raison : 'LA 5E VAGUE' EST UN VÉRITABLE COUP DE PIED AU CUL À NOTRE HUMANITÉ. Juste merci, Glenn. MERCI.
Cette 5e Vague m'a submergé, m'a emporté, m'a violenté, m'a achevé, et m'a finalement ressuscité. Ressusciter en une toute nouvelle personne, avec une toute nouvelle vision du monde, de l'Humain, de la VIE elle-même. Ce livre est, à l'heure d'aujourd'hui, une sorte d'hymne à la vie. D'hymne à l'humanité. Le seul livre face auquel, tout au long, j'ai eu la main sur le cœur et face auquel, en le terminant, j'ai levé les yeux au ciel avec pour seules paroles : "Merci Rick Yancey".
Pour finir cette critique "what the fuck" pour un livre complètement "what the fuck" : Rick Yancey, donne-moi un tome 2 encore plus destructeur que celui-ci. Détruis-moi, tue-moi, ressuscite-moi encore et encore plus fort.